La Japonaise

Claude Monet

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Mot clé de l'oeuvre: Japonaise

Présentation générale sur les oeuvres

La Japonaise, portrait de Madame Monet en kimono.


Camille Doncieux
Greiner, Camille Monet, 1871
Biographie
Naissance
15 janvier 1847Voir et modifier les données sur Wikidata
LyonVoir et modifier les données sur Wikidata
Décès
5 septembre 1879Voir et modifier les données sur Wikidata (à 32 ans)
VétheuilVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
FrançaiseVoir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Peintre, mannequinVoir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Claude MonetVoir et modifier les données sur Wikidata


Camille Léonie Doncieux1, née le 15 janvier 1847 à Lyon et morte le 5 septembre 1879 à Vétheuil, est un modèle français.


Elle est le modèle favori de Claude Monet1, son mari, et a également posé pour Pierre-Auguste Renoir ou Édouard Manet.


Elle tient une place toute particulière dans l'œuvre de Monet, dans les toiles duquel elle est très présente jusqu'à sa mort.


L'une des premières toiles que Claude Monet réalise d'elle est un portrait en pied, La Femme en robe verte, qu'il présente au Salon de 1866 sous le nom de Camille, où la toile fait l'objet de beaucoup d'admiration, voire d'un « énorme succès »5, et obtient d'ailleurs la médaille d'argent3. Elle est ensuite achetée par Arsène Houssaye pour la somme de 800 francs. L'un des ardents partisans de cette toile n'est autre qu'Émile Zola, qui écrit dans L'Événement du 11 mai :


« J'avoue que la toile qui m'a le plus longtemps arrêté est la Camille de M. Monet. [...] Je venais de parcourir ces salles si froides et si vides, [...] lorsque j'ai aperçu cette femme, traînant sa longue robe et s'enfonçant dans le mur, comme s'il y avait un trou. Vous ne sauriez croire combien il est bon d'admirer un peu, lorsqu'on est fatigué de rire et de hausser les épaules6. »


C'est elle que l'on voit dans le célèbre tableau de Monet, La Capeline rouge, réalisé aux alentours de 1873, dont le peintre ne se séparera pas jusqu'à sa mort, en 19267.


Elle est aussi présente lorsque Claude Monet participe au mouvement du japonisme, en grand admirateur qu'il était de l'art japonais, grand collectionneur également, comme le montre sa collection d’estampes ukiyo-e conservée à Giverny. C'est elle en effet qui pose pour l'un des tableaux les plus notoires de ce mouvement, La Japonaise8.


C'est elle également qui apparaît souvent dans les couples peints par Claude Monet, fréquemment associée avec le peintre Bazille, avec qui elle pose pour son mari9.


Edward Lucie-Smith a souligné l'importance de sa présence dans certaines compositions, comme Les Femmes au jardin, de 1866-1867, ou Le Déjeuner de 1868, où il soutient que les quatre femmes apparaissant dans la première de ces toiles, comme les deux autres qui apparaissent dans la seconde, sont toutes des variations inspirées par Camille Doncieux3. Celle-ci figure également dans Le Déjeuner sur l'herbe.


Elle tient d'ailleurs une place toute particulière, dans l'œuvre d'un peintre essentiellement considéré pour ses paysages et sa représentation de la nature, comme dans Printemps (1872), ou Dans la prairie (1876). Car après sa mort, si Monet continue à peindre quelques personnages, en particulier ses enfants, dans des tableaux tels que La Barque à Giverny (1887) ou Le Jardin de l'artiste à Vétheuil (1880), plus jamais ces personnages n'apparaîtront avec la même importance, ou le même intérêt de la part de l'artiste ; ses dernières représentations de personnes semblent en particulier être là avant tout pour servir de contrepoint au paysage4.


Après sa disparition, la représentation du paysage prend le pas chez Claude Monet, et les personnages qui apparaissent encore dans ses toiles apparaissent plus pour servir de repoussoir au paysage qu'en tant que sujet principal.


Outre son rôle essentiel dans l'œuvre de Monet, Camille Doncieux pose également pour Pierre-Auguste Renoir et pour Édouard Manet.


On la voit ainsi dans le tableau de ce-dernier, La Famille Monet dans leur jardin à Argenteuil (1874). Renoir raconte plus tard comment il est arrivé chez Monet, alors que Manet venait de commencer le tableau. Et Renoir ajoute « Pouvez-vous imaginer que je manque pareille occasion, avec tous les modèles qui se trouvaient là ? ». C'est ainsi que Renoir enrichit les portraits de Camille Doncieux de son propre tableau Madame Monet et son fils, en 187410.


Mais Camille Doncieux apparaît dans bien d'autres œuvres de Renoir, comme Camille Monet lisant (1873), ainsi que dans celles de Manet, telles que Claude Monet peignant sur son bateau-atelier (1874)4.